Jean-Marie Ahouanto

Par Patricia GRANGE-BOUÉ


Dans le cadre de la 20ème édition des Rencontres Africaines de Pessac, Esprit Métis a rencontré Jean-Marie AHOUANTO. Jean-Marie AHOUANTO est un peintre bénino-marocain qui crée depuis 20 ans les tableaux à partir desquels le visuel de l’affiche des Rencontres est conçu.

Méfiez-vous de son apparence taciturne, Jean-Marie AHOUANTO a énormément de choses à exprimer. Il le fait dans ses tableaux qui interpellent forcément. Beaucoup de couleurs, du relief, de la matière et un je-ne-sais-quoi qui vous farfouille immédiatement le cœur de l’âme …

Esprit Métis : Comment êtes-vous entré en peinture ?

Jean-Marie Ahouanto : Sûrement par le biais de la contemplation. Je suis un contemplatif de nature. J’ai une certaine culture du regard, une culture visuelle, sensorielle. J’utilise la peinture comme moyen d’expression. C’est un moyen vrai avec lequel on ne pas tricher.

Je suis autodidacte au départ, mais j’ai également suivi une formation de dessin académique.

EM : Quels sont vos thèmes de prédilection ?

JMA : Tout ce qui m’interpelle : l’existence, la vie, la mort, ce qui est existentiel. Le fait d’être et de ne plus être. La vie avec ses beautés, ses cruautés et ses mystères …

EM : Quelles sont les techniques que vous utilisez ? Pourquoi ?

JMA : La technique n’est pas une fin en soi. J’aime travailler en alchimiste avec des matériaux tels que l’argile, le sable, le verre. En effet, les matériaux sont liés à la nature. Le relief est lié à la notion du concret, au fait d’avoir les pieds sur terre. Il donne corps à une œuvre. Le relief est également lié à l’Afrique.

EM : Avez-vous une définition du métissage ?

JMA : C’est ce qu’il y a de plus naturel. C’est une transaction naturelle entre êtres humains. Le métissage va au-delà du vivant et l’homme doit tout au vivant.

Dès qu’il y a transaction, il y a métissage. Nous sommes tous des agents culturels en puissance, à partir du moment où il y a échange.

EM : Un dernier mot ?

JMA : Dans le contexte actuel où fleurissent des réflexes de replis identitaires, le métissage va devenir un concept de résistance. Qu’il s’agisse de métissage humain, ethnique, social ou culturel. Le métissage est nécessaire.

Dans le cadre de la 20ème édition des Rencontres Africaines, les toiles de Jean-Marie AHOUANTO sont exposées à Pessac en Scènes jusqu’au 2 juin. N’hésitez pas à aller les voir !

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